Jean-Louis Schoellkopf (Colmar, 1946).

A la fin des années soixante, résident au Canada, il voit dans la photographie un outil d'enquête et de critique sociales et commence à

faire des portraits d'ouvriers dans leur environnement de travail.

Inspiré par les oeuvres de quelques-uns des principaux photographes américains (Richard Avedon, Robert Frank, Walker Evans, Diane Arbus),

mais aussi par celle de Doisneau, le projet photographique qu'il engage s'appuie sur un refus du style international du grand reportage autant

que du formalisme de Cartier-Bresson. 

En 1974, de retour en France, il s'installe à Saint-Etienne où subsiste alors une importante activité industrielle.

Après quelques collaborations avec la presse, il renonce à l'idée du reportage pour privilégier la notion de portrait, qu'il conçoit à l'échelle de la ville,

au-delà de l'appréhension psychologique de ses habitants. 

A partir d'une méthode typologique, il produit des séquences photographiques dont l'ambition est de montrer comment les relations humaines,

familiales en particulier, produisent des configurations communes et singulières, en d'autres termes, comment des situations sociales reflètent

ou constituent des styles de vies, des modèles culturels et esthétiques.

Il a notamment consacré des séquences à Saint-Etienne, Gènes, Rotterdam (quartier d'Alexanderpolder), Stuttgart, Barcelone, 

Paris (XIIIe et XIXe arrondissements) ou à l'agglomération de Lille-Roubaix-Tourcoing.

Des expositions personnelles lui ont été consacrées par le musée de Louviers (à l'occasion d'une commande sur la filature sise dans

cette ville), l'Ecole des Beaux-Arts de Lorient, le Kubus à Hannovre et le musée d'Art moderne de Saint-Etienne. 

Enfin son travail figurait à la Documenta X, en 1997.

Emmanuel Hermange

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